•  (♫ Das Rheingold - interlude scène 3 de Wagner :  on peut faire aussi de la musique avec un marteau)

    Au 4è top, il sera exactement...Vous vous souvenez des sismographes ? Petits ou grands et ultra-sensibles, ils servent à détecter les mouvements transmis par la roche. On a même eu l'idée d'en enfouir quelques-uns dans les fonds marins, pas loin de DDU, entre la Piste du Lion et l'îlot de la « Dent »... En sismologie, une bonne connaissance du temps est importante pour être capable de détecter l'instant précis du tremblement de Terre. Le GPS, pourrait certes nous aider à bien caler le temps du sismographe, mais comme les ondes GPS ne traversent pas l'eau, on est obligé de faire autrement... Une bonne horloge certes est montée au cœur du dispositif, mais pour la recaler, on demande à Etienne, notre lidariste, et à Iban, notre électronicien, de se rendre tous les quinze jours environ à la verticale du capteur, et de frapper la glace à un moment noté précisément.

    Quand le sismographe sera sorti de l'eau, on comparera le temps de celui-ci avec les heures où l'on a frappé la glace pour appliquer une éventuelle correction.


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  •  (♫ Brothers in arms de Dire Straits)

    Bon appétit bien sûr...Les petits empereurs grandissent vite, mais de nombreux obstacles se dressent dans sur le chemin de la vie. Et il faut bien en parler... Tout d'abord, il y a le climat inhospitalier qui rend les échanges d’œufs entre les parents si délicats. Un œuf qui tombe sur la glace est un œuf perdu. Ensuite, les petits qui sont nés peuvent être confrontés au rapt. Des parents sans enfants, ou qui ont perdu le leur, peuvent voler le poussin d'un autre couple. La mêlée qui est alors provoquée est parfois fatale au poussin. Ce comportement qui pourrait paraître étrange s'explique par le taux élevé de prolactine des parents. "Son taux est maintenu élevé pendant toute la période de reproduction, ce qui leur permettrait de rester impliqués dans la reproduction en cours lors de leurs très longs voyages en mer. Chez les individus en échec de reproduction ou non reproducteurs, ce taux est également maintenu élevé, ce qui pourrait expliquer leur obstination à obtenir un poussin. Le comportement de rapt pourrait donc être une conséquence de l’adaptation des Manchots empereurs à leurs conditions de reproduction particulières et à leur cycle de développement hors du commun."

    Enfin autre danger, le retour du pétrel géant antarctique (PGA), qui commence à faire de la prédation dans la manchotière (comme le skua le faisait chez les manchots Adélie). Mais il faut bien qu'il se nourrisse et également pour sa progéniture en devenir...


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  •  (♫ Concerto pour piano n°1, 2è mouvement de Tchaïkovski, avec Khatia Buniatishvili au piano)

    Trio de PioupiouLes petits empereurs grandissent vite. Alors qu'ils sont nés il y a à peine trois semaines, ils ont déjà du mal à rester sous la poche du parent présent. Et l'autre parent, à peine le poussin transmis, part vers la banquise et la polynie (étendue d'eau libre dans la banquise) pour aller chercher de la nourriture à donner à la prochaine rotation. Alors que le mois de juin a été tranquille niveau trafic de manchots aux abord de la base, désormais c'est un ballet incessant qui va encore se densifier dans les semaines qui viennent, à mesure que les petits grandissent. Dans quelques jours, ils seront thermiquement indépendant, et pourront donc poser le pied sur la banquise à leur tour, alors que jusqu'à présent, une telle manœuvre leur aurait été fatale...


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  •  (♫ Black gold de Armand Amar, extrait de la bande originale du flm « Home »)

     Les glaciers Mertz et Ninnis étant un peu loin, voici une photo du glacier de l'AstrolabeLa toponymie des lieux près de DDU sont marqués par deux expéditions. La première, celle de Dumont d'Urville a posé le pied sur le rocher du débarquement en 1840. En souvenir de son navire « l'Astrolabe », il a donné son nom au glacier près du Rocher. Mais aussi le nom de Terre Adélie, en hommage à sa femme Adèle.

    La seconde expédition, l'expédition antarctique australasienne qui s'est déroulée entre 1911-1914, a marqué les lieux à l'ouest de DDU. Cette expédition a été dirigée par Mawson, un australien. Le brise-glace  Auora a déposé, en décembre 1911, les membres de l'expédition dans la baie du Commonwealth, à Cap Denison, lieu d'implantation du camp de base « Mawson's huts ». L'année suivante, en novembre 1912, plusieurs groupes partent chacun vers un côté un vers l'ouest (vers Port-Martin et DDU) et un autre, constitué de Mawson lui-même, Ninnis, un autre Australien et Mertz, un Suisse, partent de l'autre côté : c'est le groupe de l'est lointain. Hélas, leur longue marche ne se passera pas comme prévu, Ninnis meurt en traversant le glacier qui porte désormais son nom, avec un traineau et les chiens. Mertz et Mawson poursuivent alors leur route avec le traineau restant. Mais Mertz, meurt d’épuisement quelques semaines plus tard, alors qu'il ne restait 160 km à couvrir vers Cap Denison. Mawson y parviendra en février 1913, au terme de « la plus grande histoire de survie solitaire dans l'histoire de l'exploration polaire », quelques heures seulement après le départ du brise-glace. Cela obligera Mawson à rester dix mois de plus en Antarctique avant le retour de l'Aurora en décembre 1914.


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  • (♫ The dead seas ♪ de Armand Amar, extrait de la bande originale du flm « Home »)

    Globalement, il fait pas chaud à DDU...Pour commencer, je vous renvoie à l'excellent article de Gaëtan (TA69) qui décrit dans le détail le climat à DDU. Mais pour résumer, à DDU, il fait froid (mais pas aussi froid qu'à Concordia sur le plateau Antarctique) et il y a beaucoup de vent (mais pas aussi souvent que dans d'autres endroits de la côte antarctique comme Mawson's Huts) ! Deux conséquences de sa situation au bord du continent blanc. Le long hiver antarctique dure grosso-modo de la mi-mai à fin août, avec un température moyenne autour de –17°C, tandis que la période dite de la « campagne d’été » est plus clémente, la température moyenne étant un peu en-dessous de 0°C. Le mercure remonte en novembre et repart à la baisse à partir de mars. Mais ces moyennes ne doivent pas cacher la grande variabilité, même en hiver. Ainsi, le mois dernier nous étions à 30°C en début de mois, alors que le mercure est monté jusqu'à 3°C en fin du mois...  

    La station météo de DDU fait des relevés depuis le 18 janvier 1956, autrement dit depuis suffisamment longtemps pour détecter une variation dans le climat. En effet, en météorologie, on calcule la normale climatique en moyennant chaque jour la température minimale et la température maximale relevée pendant 30 ans. Ainsi, à la station météo, on peut déjà établir la normale 1961-1990 (–10,7°C), 1971-2000 (–10,7°C), 1981-2010  (–10,8°C) et 1991-2020 (–11,0°C). Et ensuite comparer ces chiffres : on note une baisse récente, ce qui est contraire à ce que subit le reste de la planète. Mais cela est peut-être en train de changer, les premiers signes d'un basculement sont peut-être en train d'être observés, même ici, dans ce grand frigo qu'est l'Antarctique oriental : je vous rappelle pour mémoire les pluies de la mi-mars, qui interrogent...


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