•  (♫ Je voudrais vous revoir ♪ de Jean-Jacques Goldman. Ce que doit contenir des lettres en partance de DDU...)

    Des records appréciés des philatélistesL'Astrolabe encore à quai pour quelques jours, nous a apporté plein de choses, mais on va lui en laisser aussi. Il faut bien sûr parler des déchets qui après un tri sélectif repartent pour certains en conteneur pour l'Australie, voire pour la France, mais aussi, et c'est plus glamour, du courrier. Celui des hivernants et campagnards d'été, bien sûr, mais aussi celui des philatélistes et ils sont nombreux, qui souhaitent avoir un timbre des TAAF et une oblitération du bout du monde. Certains collectionneurs demandent aussi le tampon de l'équipe météo, avec des records de l'hivernage comme la température la plus froide, le vent le plus fort, l'altitude maximale atteinte par un ballon de radiosondage, etc...

     


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  • R0

     (♫ La grande porte de Kiev ♪ de Moussorgski extrait des tableaux d'une exposition, orchestration par Ravel)

    Scène capturée sur ma piste de fond en sursisIl nous avait quitté depuis le 28 février dernier, l'Astrolabe revient avec des passagers qui remplissent désormais la salle à manger, et du fret de tout ordre, comme le courrier, les produits frais, le fuel, les hélicoptères (ils sont deux pendant la rotation), des machines, etc... Il va rester un peu plus d'une semaine pour mener à bien sa mission logistique, juste le temps pour presque la moitié des hivernants de la TA72 au départ de préparer leurs malles et de passer les consignes à leurs successeurs. Dans quelques jours nous dirons au-revoir à Zoé, notre boulangère, Camille, notre radio, Jérôme, notre cuisinier, Laurent, notre gérant postal, JP, notre DISTA, Lucie, notre menuisière, Paul, notre informaticien, Etienne, notre lidariste et Iban, notre électronicien. Une autre petite moitié (dont les trois météos) partent à la rotation suivante, vers la mi-décembre. En attendant, et avant que la banquise ne finisse de casser, et maintenant que le Covid est derrière nous, je suis allé voir le gros taxi rouge, en ski de fond, bien sûr. Les manchots ont eu l'air d'apprécier le spectacle car ils étaient nombreux à s'approcher de la coque. À la météo, nous devons prêter une attention particulière au vent dans nos bulletins, car l'Astrolabe y est sensible et dès que celui-ci ce renforce, il doit s'éloigner des côtes.

     


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  •  (♫ Nuit par Jean-Jacques Goldman)

     Les modules attendent leur placeAvec l'arrivée des campagnards d'été, les travaux de grande envergure peuvent reprendre. Et en particulier le chantier ToutenKamion qui vise à déplacer le laboratoire de glaciologie (« Glacio ») dans des modules initialement prévus pour le Raid. L'année dernière une plateforme a été coulée sur une pente de l'île, non loin du magasin général. Cet hiver, Lucie et Nicolas & Nicolas ce sont occupés des aménagements intérieurs des modules encore placés en bas de l'île (près du hangar bleu). La semaine dernière Elian, un conducteur de machine expert, les a remontés près de la plateforme, avant des placer dessus après quelques travaux d'étanchéité. C'était une manœuvre délicate qui devait se faire à proximité de manchotières d'Adélie ; la prudence était donc de mise... Il reste encore pas mal de choses à faire dont notamment fixer les modules définitivement, faire passer l'électricité entre les deux et mettre en place les meubles. Et pendant ce temps, l'Astrolabe est arrivée à Hobart. Il commence sa première rotation la semaine prochaine...

    Mais ce n'est pas parce qu'il me reste une quarantaine de jours sur place qu'il ne faut pas en profiter, au contraire ! Ne serait-ce que de l'éclipse totale de Lune d'hier qui nous a offert un beau spectacle et qui m'a rappelé l'éclipse partielle de Lune du 16 mai 2022 et celle de soleil pendant la traversée avec l'Astrolabe.

    Vers la fin de l'éclipse, au-dessus des bergs


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  •  (♫ Il est cinq heures, Paris s'éveille par Jacques Dutronc)

    Je fais du pain avec ZoéPar cet article, j'aimerai remercier Zoé, notre boulangère, qui m'a appris à faire du pain, et notamment au levain. Elle a été toujours de bon conseil pour améliorer ma technique, souvent maladroite, au moins au début...

    Pour faire du pain, les ingrédients sont simples : du levain, de l'eau, de la farine et un peu de sel. Tôt le matin, on met dans un pétrin, la farine, le levain « en puits » et presque toute l'eau. On lance le crochet, et au bout de 3', on ajoute le sel et l'eau restante (dite de « bassinage ») progressivement. Au bout du pétrissage, on verse la pâte dans un récipient fermé, et on la laisse reposer une heure. Ensuite, on rabat la pâte, ce qui lui permet d'être plus ferme. On la laisse à nouveau reposer dans son bac en plastique pendant deux heures. Ces temps de repos s'appellent le « pointage ». On passe ensuite au façonnage, c'est à dire à la formation des baguettes. On découpe grâce à un coupe-pâte des morceaux de 330g, puis on les préforme à la matin. On reprend ensuite chacun de ces pâtons que l'on replie avec une main qui sert de pince, et la paume qui soude, en trois fois. Entre chaque pli, on soulève la baguette, et pas comme une « chaussette pourrie » comme dirait Zoé, mais délicatement afin qu'elle n'attache pas à la table (on dit « au poste »). Après ces trois plis, on dépose la baguette sur une grille recouvert d'un torchon spécial, et quand la grille est pleine (6 baguettes), on la place en chambre de pousse pour une durée variable selon la température à laquelle on règle la chambre de pousse (en général, plusieurs heures). On préchauffe le four un quart d'heure avant la cuisson. On sort, en attendant, les baguettes de la chambre de pousse, on leur passe un coup de lame de rasoir (on les « lame ») puis on les pose sur la planche avant de les introduire dans le four à 250°C pendant 20 minutes. 


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  •  (♫ Trois chants russes, 3è chant par Sergueï Rachmaninov)

    Manchotière qui a chaud...Alors que la base se remplit de plus en plus (nous sommes une quarantaine actuellement, soit deux fois le nombre que nous étions en hivernage), il ne faudrait pas oublier les vrais propriétaires des lieux : les animaux et en particulier les manchots. Les Adélies continuent d'arriver (mais en ordre dispersé, désormais), ils devraient être 30.000 sur l'île des Pétrels, et 80.000 sur l'ensemble de l'archipel en pleine saison. Et les poussins empereurs, quant à eux, ils continuent de grandir. La manchotière a quitté le Nunatak pour aller se replier vers l'intérieur du continent, là où la débâcle ne menace pas. Les parents multiplient les aller/retour pour nourrir les poussins insatiables.  Faut dire qu'ils commencent à être aussi grands que leurs parents, et certains sont même en train de muer en un stade intermédiaire : un manchot ado, en quelque sorte. Mais comme la mer libre est toute proche, c'est plus  simple pour aller chercher de quoi manger... De mon côté, Téo, du programme de recherche que j'ai aidé cet hiver est arrivé, et Coralie devrait arriver à la première rotation de l'Astrolabe dans trois semaines. Mon emploi de doublure d'ornitho que j'ai adoré et que j'ai eu la chance d'exercer va bientôt se terminer...

     

    Un ado (photo Jimmy Allain)

     


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