•  (♫ Corsair ♪ de Boards of Canada)

    MinimalismeQuand des nuages bas (et stratiformes pour les amoureux des termes météo) recouvrent le ciel, que la neige recouvre la banquise et que la visibilité est faible, l’œil n'arrive plus à distinguer un seul point de repère, ni même l'horizon. C'est le jour blanc. Le skieur que je suis, perd alors toute notion de profondeur et d'orientation. C'est assez spectaculaire avec les congères de neige, que je découvre quasiment quand j'ai les skis dessus, et parfois même c'est en la grimpant que je commence à deviner sa hauteur vraie. On peut aussi facilement se perdre, c'est pourquoi il est important d'avoir toujours un visuel sur l'île la plus proche, avec, bien sûr, le GPS dans la poche, si la visibilité venait à baisser encore. La photo illustrative n'est pas tout à fait représentative du jour blanc, mais montrer une photo entièrement grise n'est pas vendeur. Notez tout de même la difficulté de trouver l'horizon, ce qui n'a pas l'air de déranger les manchots, dont les femelles ne devraient pas tarder à revenir...


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  •  (♫ Il changeait la vie ♪ de l'inusable JJG)

    Les techniciens de l'équipementLa Midwinter est finie, le OnzeTa s'éclipse, le DisTa revient sur le devant de la scène, et les jours rallongent (d'un saut de puce pour l'instant). Pendant cette semaine de fêtes et de jeu, de belles quantités de neige se sont (enfin ! s'écrient encore certains) abattues sur l'Île des Pétrels, et soufflées par le vent, elles ont formé des congères parfois hautes de 2 ou 3 mètres. Avant que tout ceci ne s'englace, Nicolas, notre chef technique, a proposé de nous y mettre tous pour déblayer la neige encore légère et assurer ainsi une circulation aisée entre les bâtiments. Armés de pelles à neige et d'un peu d'huile de coude, nous voici en train d’œuvrer par -24°C. D’œuvrer et de créer, comme cet escalier qui assurera désormais le passage entre le séjour et le dortoir. Il n'est pas sûr que l'escalier en fer préexistant remontre le bout de son nez d'ici notre départ... Entre temps, on aura probablement fait beaucoup de pelletage...


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  •  (♫ In The Bleak Midwinter ♪ chanson traditionnelle anglaise interprétée par Annie Lennox)

    Les moustachus (photo Dr Céline Dupin)La Midwinter (littéralement mi-hiver) est un événement majeur de la vie sur base antarctique (et subantarctique). Elle est fêtée le jour du solstice d'hiver austral (et donc du solstice d'été boréal : le 21 juin cette année) pour fêter, à la manière de Noël, le retour de jours plus longs. Il faut dire qu'actuellement, le soleil, quand on le voit, brille moins de deux heures par jour. Cette tradition remonte aux expéditions polaires antarctiques du début du siècle dernier, avec comme premières traces, celles de Scott en 1902. Scott fut le concurrent malheureux de Amundsen, vainqueur du pôle sud en 1911.

    Pour nous, la Mid-Winter dure une semaine, précédée de la campagne électorale pour l'élection du OnzeTa le 19 juin.  C'est Loïc, notre mécanicien, qui a été élu. Puis, sous la houlette de l'équipe du OnzeTa et du comité des fêtes, se déroulent tout un tas d'activités dont une igloo-fest qui donnait au hall fusée un petit air de village de Noël et qui a été le cadre de photo de MidWinter, photo que l'on a envoyée à toutes les bases antarctiques, comme c'est la tradition. On nous propose aussi, pendant toute la semaine, un concours d'échecs, de mölkky, de ping-pong, de baby foot etc... Camille, Céline, Lucie et Zoé, forment le jury pour l'élection de la plus belle moustache de la TA, concours remporté par Jimmy. Céline et Zoé, nous ont aussi concocté un blind-test, musical et un jeu « secret story » tout à fait cocasse... On a eu aussi droit à la projection du film The Thing, un classique du film d'horreur qui se passe sur une base antarctique.

    Bref, une semaine pour être bien ensemble, histoire de faire le plein d'histoires et nous redonner du pep's pour la deuxième partie de l'hivernage.


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  •  (♫ La chevauchée des Walkyries de Wagner ♪ Walkyries qui n'ont pas leur place en Antarctique – au moins jusqu'en 2048…)

    Hum, le bon gâteau au sucre glace...En cette semaine de campagne électorale aussi bien en France qu'à DDU (où l'élection du Onze-TA est un événement majeur de l'hivernage...), parlons un peu politique et essayons de répondre à la question : « à qui appartient l'Antarctique ? ». La réponse est assez simple : pour l'instant à personne… Mais sept pays (Chili, Argentine, Royaume-Uni, Australie, Nouvelle-Zélande, Norvège et la France) avaient souhaité revendiquer une part du contient blanc. À noter que ni les États-Unis, ni l'URSS n'avaient émis de revendication (et ne reconnaissent les revendications des autres pays).

    C'est le traité sur l'Antarctique de 1959 qui fait de ce continent une terre de terre de paix dédiée à la recherche scientifique. Ce traité est pour l'instant valable jusqu'en 2048 (c'est à dire demain…). Les états signataires ne renoncent cependant pas à leur revendication. La France par exemple, garde un œil sur la tranche comprise entre le 136 et le 142è degré de longitude Est : c'est la Terre-Adélie, au bord de laquelle est posée la base scientifique de Dumont d'Urville.

    Voici une vidéo de la chaîne Arte donne plus de précisions à cette question cruciale…

     

    Crédit : Wikimédia commons


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  •  (♫ Magnetic fields ♪ de Jean-Michel Jarre)

    Paul à la « meusabs »La Terre, possède en son centre un noyau de fer dans lequel des mouvements de fer liquide provoquent la formation d'un champ magnétique par effet dynamo. Ce champ magnétique nous protège en déviant les particules du vent solaire qui vient l’espace et qui, qui ramenées vers les pôles, provoquent les aurores polaires. C'est la propriété du champ magnétique, de faire dévier les aiguilles aimantées des boussoles, qui fait que l'on peut naviguer en mer avec une boussole depuis le XIVè siècle. Comme vous le savez peut-être le pôle nord magnétique ne correspond pas tout à fait au pôle nord géographique, et le pôle sud magnétique non plus, car il est situé à 300 km au large de DDU. Une position privilégiée pour l'observer. Notre ile possède un magnétomètre vectoriel qui mesure le champ magnétique en permanence mais cet appareil a besoin d'être calibré régulièrement. C'est la mesure absolue du champ magnétique ou « meusabs » à laquelle Paul et Iban, respectivement l'informaticien et l'électronicien de la base se livrent tous les jours (quand la visibilité est suffisante). Le principe ? Viser avec, un théodolite, une cible dont l'azimuth est connu, puis vérifier l'angle que fait le champ magnétique avec la verticale (le pôle étant par définition l'endroit du globe où cet angle et nul). Il faut répéter plusieurs fois la mesure, viser l'est, le nord, magnétomètre à l'envers et à l'endroit avec une mesure du site et de l'azimuth (respectivement angle par rapport au nord et par rapport à l’horizontale). Les valeurs de tous ces angles sont ensuite rentrées dans le programme qui calibre le magnétomètre vectoriel. Cette manip', qui dure pas loin de 1h, est suivie depuis Strasbourg par Aude, géomagnéticienne à l'EOST.


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