• (♫ Le décollage ♪ de Bruno Coulais, bande original du film « Peuple Migrateur »)

    Petit, mais costaud !Alors que le jour polaire commence aujourd'hui, on peut rencontrer, quand le soleil est bas sur l'horizon, un oiseau de mer que je trouve pour ma part tout aussi fascinant que le Manchot Empereur : l'Océanite de Wilson. En effet, cet oiseau pas très gros (40g) parcourt le chemin Antarctique-Arctique deux fois par an, de mars à mai pour l'aller et de septembre à novembre pour le retour, ce que fait l'équivalent du tour de la Terre par la seule force de ses ailes... Cet oiseau se reproduit dans les îles subantarctiques et antarctiques, où il reste généralement au bord de la côte (comme ici à DDU). Mais certaines Océanites s'enfoncent un peu plus profondément dans le continent. Le nid est généralement placé dans une anfractuosité de la roche de l'île, et un seul petit œuf est pondu. Il éclot en janvier-février, puis le petit quitte le nid en avril avant la grande migration. L'année dernière, Jérôme Fournier, un grand spécialiste de cet oiseau était venu les étudier grâce à une manip capture, qu'Elodie de la TA67 vous raconte dans son blog...

     


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  • (♫ Down to the waterline ♪ premier opus de Dire Straits)

    A premier plan, le bouilleur, au second, l'osmoseurUne question qui m'a été posée lors de l'hivernage : comment on produit de l'eau pour les besoins d'une des espèces présente sur l’île des Pétrels : homo sapiens ? Quoi de mieux que d'aller faire un tour à la centrale, pour se faire expliquer la processus de fabrication de la « Centraline », la meilleure eau de Terre-Adélie.

    Tout part de l'eau de mer, qui est pompée dans l'Anse du Lion, près de l'abri côtier, grâce à la SPEM (Station de Pompage de l'Eau de Mer), puis qui est remontée vers la centrale (et ses 40m de dénivelée), grâce à des pompes, puis stockée dans une réserve de 3m3. Arrivée à la centrale, deux processus de désalinisation de l'eau de mer sont en concurrence : le bouilleur, utilisé toute l'année, et l'osmoseur, utilisé l'été, quand les capacités du bouilleur ne suffisent plus à étancher les besoins de la population estivale (80 contre 23 l'hiver prochain). Le principe du bouilleur est simple, il s'agit de réchauffer l'eau deux fois de suite dans une « chambre », puis une troisième grâce à la chaleur dégagée par le(s) moteur(s) de la centrale. Cela permet de les refroidir par la même occasion. Avec la pression réduite, l'eau bout avant 100°C, puis elle se condense, pure, avant d'être injectée dans le minéralisateur. Le minéralisateur est une cuve remplie de toutes sortes de sables qui enrichissent l'eau de sels minéraux et qui donnent son goût fameux à la Centraline. L'osmoseur consiste, quant à lui, à injecter l'eau de mer dans à travers une membrane très fine qui ne laisse passer que les molécules d'eau et pas le sel et les impuretés. L'eau de mer restante, plus concentrée en sel, est appelée la saumure, et elle circule en permanence dans les tuyaux qui parcourent la station antarctique, afin que les canalisations ne gèlent pas. La Centraline est stockée dans trois réservoirs de 15m3 chacun. Ceux-ci sont utilisés alternativement pour alimenter en eau les bâtiments de la base reliés à l'eau courante (ce qui n'est pas le cas du bâtiment météo, par exemple).

    Un des (nombreux) « mèmes » d'Adrien...


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  • (♫ Au revoir ♪ de Gilbert Bécaud)

    Est-ce que l'eau est bonne ?C'est le grand départ... Pas encore le mien, même si effectivement l'Astrolabe quitte Hobart demain pour venir me chercher ainsi qu'une bonne partie de mes camarades de la TA72.

    Mais c'est celui des manchots empereurs, que l'on a vus naître et grandir sous nos yeux... Les adultes sont partis depuis quelques jours, et les juvéniles n'ont eu comme solution que de quitter le Nunatak natal, pour se diriger vers la mer, là où ils sentent que se trouve la solution pour ne plus avoir faim... Après avoir longtemps hésité (on les entendait durant la nuit précédente), ils ont finalement décidé de faire le grand saut un peu avant midi, ce samedi. Un autre groupe situé sur l'Anse du Lion n'a pas encore osé franchir le pas à l'heure où j'écris ces lignes... Mais gageons que cela ne saurait tarder. Voici donc un cycle de la vie de l'Empereur qui s'achève et j'ai eu la chance d'être aux premières loges. Ils reviendront dans trois ans au moins, apporter leur pierre à l'édifice. Qu'ils partent alors que je m'apprête à faire de même est vraiment un beau cadeau et un grand moment de cette aventure.

     


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  • (♫ Pour Gabrielle ♪ de Jorane)

    Pris dans la nasse...Tout comme les Adélies, les Empereurs sont transpondés afin qu'ils puissent être détectés plus tard par les antennes de dispersion que l'on a surveillées tout l'hiver. Cette manip' se fait quand les « ados » empereurs sont assez grand mais pas trop lourds non plus. La technique employée est simple : quatre participants s'approchent d'une « crèche » de petits avec un panneau grillagé chacun, puis se rejoignent pour former le « corral ». On transponde ensuite chacun des petits présent dans le corral et on leur fait aussi quelques mesures pour surveiller la croissance et la bonne santé de la colonie. Le but est d'en transponder 300 sur un total d'un peu plus de 3000 naissances observées cette année. Une manip' qui s'étale donc sur plusieurs jours, et qui n'est pas aidée cette année par la météo peu clémente : il fait « chaud » et il neige voire bruine... En cas de mauvais temps, la manip' est suspendue car les petits n'aiment pas être mouillés.

     


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  • (♫ Olson ♪ de Boards of Canada)

    Just in timeL'Astrolabe est parti hier, mais si neuf membres de la TA72 s'éloignent désormais de DDU, elle reste unie sur le tableau de mission que nous venons d'accrocher à l'instant dans la montée des escaliers du dortoir d'hiver (dit « le 42 »). Le tableau de mission c'est une tradition de fin d'hivernage qui consiste à mettre les photos, les noms et les fonctions de chacun des hivernants de la TA. L'idée cette année, c'était d'associer un hivernant à une étoile de l’hémisphère sud céleste idoinement choisie. En appuyant sur le bouton en laiton à côté de la photo, l'étoile concerné s'allume (c'est une LED bleue) et on trouve ainsi l'association nom d'étoile, nom d'hivernant, son métier et sa photo.

    Une réalisation que les hivernants de la TA73 et les campagnards d'été on trouvé très réussie, et qui a permis de faire fonctionner ensemble les talents de (de gauche à droite sur la photo) Iban à l'électronique, de Lucie à la menuiserie, de Samuel au travail du métal, de votre serviteur à la photographie argentique et de Vianney et d'Étienne au (long !) polissage du laiton (hors photo). Si certains de la TA pensent déjà à revenir, gageons qu'ils reverront ce tableau avec plaisir et que celui-ci leur fera penser à cette formidable année 2022 en Terre Adélie... 


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