• (♫ Roll the old chariot ♪ Shanty - chant de marins - interprété par David Coffin)

    Vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers2700 km à franchir à raison de 500 km par jour. Cette année, le pack devant DDU a quasiment disparu, la navigation en est facilité, ne serait-ce qu'en comparaison avec l'aller R1 de 2021... De plus, les 50è ne hurlent pas trop et les 40è ne rugissent guère plus... Et c'est tant mieux pour les passagers de l'Astrolabe qui peuvent sortir de leur bannette autrement qu'au démonte-pneu, et profiter du spectacle de l'Océan Austral, puis de la limite entre l'Indien et le Pacifique. Au moment de la traversée du peu de pack, on peut profiter des animaux de passage, puis après une zone presque vide de vie, il faut attendre, pour en revoir, la zone de convergence antarctique, qui est la zone de contact entre les eaux froides de l'Océan Austral et celle, plus douce de l'Océan Indien. Enfin après à nouveau une traversée du désert, les abords de la côte tasmanienne offre la vue sur de la faune (dont des dauphins), puis de la flore (et ses odeurs !) avant l'arrivée au port de Hobart, et les premiers éclairs aperçus depuis plus d'un an... Pendant la traversée, des Albatros passent. C'est l'oiseau qui a la plus grande envergue (jusqu'à 3m50) et qui a la particularité de parcourir de grande distances sans trop d'effort : il ne bat quasiment des ailes, mais profite des courants d'air créés par les vagues pour se maintenir en vol. Son grand périple symbolise un peu le nôtre...


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  • (♫ Littlemore Tractus ♪ d'Arvo Pärt)

    Dernière photo argentique développée, ça aussi c'était bien ! ;-)Et voilà l'Astrolabe à quai, que nous allons rejoindre à pied, tant que le confetti de banquise tient encore un peu. L'année dernière mes collègues étaient partis en hélicoptère, je suis bien content de ne pas partir ainsi, cette impression « d'arrachement » m'aurait gêné. Partir en saluant une dernière fois les manchots, même s'il ne reste plus beaucoup d'Empereurs, c'est quand même bien.

    Je pars plein de souvenirs, de ce voyage de ma vie (n'ayons pas peur des mots). Il y en a tant. Celui qui m'aura le plus marqué reste les aurores polaires du 26 juin 2022, tellement lumineuses que les photos prises ne lui rendaient pas justice. Elles dansaient devant nos yeux, c'était fabuleux, fantastique. Me revient aussi les manchots empereurs que j'ai eu la chance de suivre de près (plus que je ne le pensais) et qui m’épatent tant leur vie est difficile. Ce sont des animaux remarquables. Et puis enfin mes cohivernants. L'hivernage rend les liens avec eux extraordinaires (au sens premier du terme) : quelque chose entre collègues et famille, où les « frontières sociales » sont oubliées (plus encore que pendant mon service militaire en 1998...), où l'attention par la connaissance de l'autre prend tout son sens. Venu pour le voyage, on repart plus riche encore du voyage intérieur.


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  • (♫ Le décollage ♪ de Bruno Coulais, bande original du film « Peuple Migrateur »)

    Petit, mais costaud !Alors que le jour polaire commence aujourd'hui, on peut rencontrer, quand le soleil est bas sur l'horizon, un oiseau de mer que je trouve pour ma part tout aussi fascinant que le Manchot Empereur : l'Océanite de Wilson. En effet, cet oiseau pas très gros (40g) parcourt le chemin Antarctique-Arctique deux fois par an, de mars à mai pour l'aller et de septembre à novembre pour le retour, ce que fait l'équivalent du tour de la Terre par la seule force de ses ailes... Cet oiseau se reproduit dans les îles subantarctiques et antarctiques, où il reste généralement au bord de la côte (comme ici à DDU). Mais certaines Océanites s'enfoncent un peu plus profondément dans le continent. Le nid est généralement placé dans une anfractuosité de la roche de l'île, et un seul petit œuf est pondu. Il éclot en janvier-février, puis le petit quitte le nid en avril avant la grande migration. L'année dernière, Jérôme Fournier, un grand spécialiste de cet oiseau était venu les étudier grâce à une manip capture, qu'Elodie de la TA67 vous raconte dans son blog...

     


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  • (♫ Down to the waterline ♪ premier opus de Dire Straits)

    A premier plan, le bouilleur, au second, l'osmoseurUne question qui m'a été posée lors de l'hivernage : comment on produit de l'eau pour les besoins d'une des espèces présente sur l’île des Pétrels : homo sapiens ? Quoi de mieux que d'aller faire un tour à la centrale, pour se faire expliquer la processus de fabrication de la « Centraline », la meilleure eau de Terre-Adélie.

    Tout part de l'eau de mer, qui est pompée dans l'Anse du Lion, près de l'abri côtier, grâce à la SPEM (Station de Pompage de l'Eau de Mer), puis qui est remontée vers la centrale (et ses 40m de dénivelée), grâce à des pompes, puis stockée dans une réserve de 3m3. Arrivée à la centrale, deux processus de désalinisation de l'eau de mer sont en concurrence : le bouilleur, utilisé toute l'année, et l'osmoseur, utilisé l'été, quand les capacités du bouilleur ne suffisent plus à étancher les besoins de la population estivale (80 contre 23 l'hiver prochain). Le principe du bouilleur est simple, il s'agit de réchauffer l'eau deux fois de suite dans une « chambre », puis une troisième grâce à la chaleur dégagée par le(s) moteur(s) de la centrale. Cela permet de les refroidir par la même occasion. Avec la pression réduite, l'eau bout avant 100°C, puis elle se condense, pure, avant d'être injectée dans le minéralisateur. Le minéralisateur est une cuve remplie de toutes sortes de sables qui enrichissent l'eau de sels minéraux et qui donnent son goût fameux à la Centraline. L'osmoseur consiste, quant à lui, à injecter l'eau de mer dans à travers une membrane très fine qui ne laisse passer que les molécules d'eau et pas le sel et les impuretés. L'eau de mer restante, plus concentrée en sel, est appelée la saumure, et elle circule en permanence dans les tuyaux qui parcourent la station antarctique, afin que les canalisations ne gèlent pas. La Centraline est stockée dans trois réservoirs de 15m3 chacun. Ceux-ci sont utilisés alternativement pour alimenter en eau les bâtiments de la base reliés à l'eau courante (ce qui n'est pas le cas du bâtiment météo, par exemple).

    Un des (nombreux) « mèmes » d'Adrien...


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  •  (♫ Je voudrais vous revoir ♪ de Jean-Jacques Goldman. Ce que doit contenir des lettres en partance de DDU...)

    Des records appréciés des philatélistesL'Astrolabe encore à quai pour quelques jours, nous a apporté plein de choses, mais on va lui en laisser aussi. Il faut bien sûr parler des déchets qui après un tri sélectif repartent pour certains en conteneur pour l'Australie, voire pour la France, mais aussi, et c'est plus glamour, du courrier. Celui des hivernants et campagnards d'été, bien sûr, mais aussi celui des philatélistes et ils sont nombreux, qui souhaitent avoir un timbre des TAAF et une oblitération du bout du monde. Certains collectionneurs demandent aussi le tampon de l'équipe météo, avec des records de l'hivernage comme la température la plus froide, le vent le plus fort, l'altitude maximale atteinte par un ballon de radiosondage, etc...

     


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