•  (♫ Blue in green ♪ de Miles Davis)

    La Voie Lactée depuis l'abri côtier...Je pense que vous l'avez remarqué, j'aime bien prendre des photos. Et ce qui est bien avec l'Antarctique, c'est que dans le moindre recoin de l'espace, comme dirait mon voisin Francis, c'est forcément beau ! Mais comme il n'y a pas non plus de FNAC à DDU, il faut être prévoyant. Je conseille d'emporter deux appareils photos numériques (APN), c'est un minimum, car si l'un d'eux tombe en panne (ou tombe tout court), l'autre pourra toujours le remplacer. Pour les objectifs habituels, un ultra-grand-angle (11-16mm pour ma part), est très utile pour les aurores et les ciels de nuits. Un téléobjectif (70-200 mm pour ma part) peut aider à capturer des images de manchots ou de skuas. Si vous êtes vraiment intéressés par ces bestioles, 200 mm, c'est encore un peu court, je trouve. Il faut penser à chausser tout ces objectifs d'un filtre UV, les contions météo ne sont pas toujours clémentes. J'ai acheté également un petit manteau pour le 80D, mais finalement je ne m'en sers pas. Je préfère changer de batteries (prévoir du rechange). Pour les photos de nuit, un trépied bien stable est indispensable. En complément, j'ai pris un petit APN ancien (Canon A2500) non tactile (le tactile c'est pénible avec moufles...), mais un compact expert style Canon G9X aurait été encore mieux. L'avantage : on l'a avec soi prêt à dégainer. Certains ont fait le choix du smartphone un peu évolué, mais avec le problème du tactile. Il faut penser aussi à apporter du silicagel et des sacs zip-loc pour y mettre l'APN, ainsi l'air s’assèche tranquillement au passage entre l'extérieur et l'intérieur d'un bâtiment. Je ne le fais pas systématiquement, ceci dit. C'est un des conseils de Gaëtan chef météo de la TA69. Il faut penser aussi au PC et aux disqueS durS (avec des sauvegarde régulières) qui supportent mal l'électricité statique de la base, ce serait dommage de tout perdre.

    Et puis, si vous aimez l'argentique...


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  •  (♫ Corsair ♪ de Boards of Canada)

    MinimalismeQuand des nuages bas (et stratiformes pour les amoureux des termes météo) recouvrent le ciel, que la neige recouvre la banquise et que la visibilité est faible, l’œil n'arrive plus à distinguer un seul point de repère, ni même l'horizon. C'est le jour blanc. Le skieur que je suis, perd alors toute notion de profondeur et d'orientation. C'est assez spectaculaire avec les congères de neige, que je découvre quasiment quand j'ai les skis dessus, et parfois même c'est en la grimpant que je commence à deviner sa hauteur vraie. On peut aussi facilement se perdre, c'est pourquoi il est important d'avoir toujours un visuel sur l'île la plus proche, avec, bien sûr, le GPS dans la poche, si la visibilité venait à baisser encore. La photo illustrative n'est pas tout à fait représentative du jour blanc, mais montrer une photo entièrement grise n'est pas vendeur. Notez tout de même la difficulté de trouver l'horizon, ce qui n'a pas l'air de déranger les manchots, dont les femelles ne devraient pas tarder à revenir...


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  •  (♫ Il changeait la vie ♪ de l'inusable JJG)

    Les techniciens de l'équipementLa Midwinter est finie, le OnzeTa s'éclipse, le DisTa revient sur le devant de la scène, et les jours rallongent (d'un saut de puce pour l'instant). Pendant cette semaine de fêtes et de jeu, de belles quantités de neige se sont (enfin ! s'écrient encore certains) abattues sur l'Île des Pétrels, et soufflées par le vent, elles ont formé des congères parfois hautes de 2 ou 3 mètres. Avant que tout ceci ne s'englace, Nicolas, notre chef technique, a proposé de nous y mettre tous pour déblayer la neige encore légère et assurer ainsi une circulation aisée entre les bâtiments. Armés de pelles à neige et d'un peu d'huile de coude, nous voici en train d’œuvrer par -24°C. D’œuvrer et de créer, comme cet escalier qui assurera désormais le passage entre le séjour et le dortoir. Il n'est pas sûr que l'escalier en fer préexistant remontre le bout de son nez d'ici notre départ... Entre temps, on aura probablement fait beaucoup de pelletage...


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  • (♫ Non, je ne regrette rien ♪ d'Édith Piaf, je suis plutôt satisfait de ce que j'ai pris pour mon hivernage..)


    Image illustrative d'un coucher de soleil (il est 15h) qui surpasse une photo de malle...Aujourd'hui, j'en suis à mon 200è jour d'absence de ma maison et de ma petite famille, absence qui durera 400 jours environ (mais en Antarctique, pas de pronostic...). Arrivé donc à la moitié, je pense avoir assez de recul pour faire le point sur ce que j'ai mis dans mes bagages... Peut-être que cela aidera les prochains hivernants à préparer les leurs. Et afin de rendre lisible cette liste à la Prévert, je vais la couper en plusieurs secteurs :
    Tout d'abord, sport et habillement. Je n'ai pas regretté d'avoir pris mon matériel de ski de fond, je m'en sers dès que je peux. J'ai bien apprécié les bâtons de marche (deux paires), les gants moufles rétractables (chauds et très pratiques pour prendre les photos), la doudoune -10°C MH500 de chez décathlon qui est vraiment chaude (quoiqu'un peu fragile au déchirement), les chaussures de raquettes à neige (D4 SH520 - qui ont fait que je n'ai pas encore utilisé mes Sorels), mes baskets de trail que j'ai mises beaucoup pour passer « l'été », la cagoule vélo softshell, la frontale, une bouteille thermos. Mon filet à linge pour préserver des lavages agressifs.
    Ce qui m'a manqué : peut-être un sac à dos style canyoning (assez grand) ? Ils sont en tous cas appréciés de ceux qui en ont. Des chaussures sans lacet pour passer d'un bâtiment à un autre (chaussons de rigueur dans le séjour et le dortoir), mais depuis que Gaëtan m'a montré une technique de laçage des chaussures de sécurité fournies, c'est moins pénible. Des chaussettes basses en coton, car on ne passe pas toute sa vie dehors et le pied a tendance à s'abimer avec des chaussettes techniques... De quoi s’habiller « bien » me disaient les filles et je crois qu'elles ont raison. Et pour nettoyer tout cela de la lessive moins agressive ?

    Côté photo / audio / informatique
    La bonne idée c'est de doubler les trucs importants : téléphone portable pour la messagerie (l'un est tombé en panne le mois dernier), les appareils photos, les disques durs et les cartes SD : l'électricité statique fait des ravages (il faut penser à sauvegarder régulièrement ses images sur les disques). Le trépied photo est très utile pour les photos de nuit, aurores polaires. En revanche, j'ai oublié d'acheter des pinceaux à nettoyer les capteurs. J'ai apprécié d'avoir mon lecteur MP3.

    La nourriture
    C'est au niveau des « madeleines de Proust » qu'il faut faire un effort : pour moi c'est le chocolat en poudre et les confitures de la maison, mais pour d'autres c'est une marque de thé, de café, de plaquette de chocolat...

    La trousse de toilette :
    Bien constituée (comme le reste, j'ai une fée qui a veillé dessus...), il ne manque rien et la GP peut dépanner. Il faut penser aux crèmes à main et aussi à pied, parce qu'ils morflent. Il m'a peut-être manqué un anti-buées pour mes lunettes de vue, car le visage bien emmitouflé dégage de la buée sur les lunettes, malgré le masque, et cette buée gèle instantanément sur les verres. Pas top. J'ai une recette à base de shampoing pour palier au problème, mais ça ne tient qu'une heure ou deux... je pense qu'on peut trouver dans le commerce des produits plus efficaces.

    Autres :
    Mouchoirs et serviettes de table en tissus : pour protéger mieux l'environnement antarctique. Des sacs plastiques / poubelle pour l’étanchéité du sac banquise. Une montre tout terrain à mettre sur la veste comme les infirmières quand on est dehors. Pour moi, les livres sont en trop car il y en a plein à DDU. Pensez à amener ce qu'il faut pour assouvir votre passion, tout en gardant en tête, qu'on a pas tant de temps que cela et qu'il faut avant tout profiter du lieu. Pour moi, c'est la photo argentique.

    Une remarque pour les envois de colis : j'ai compté un peu là-dessus pour rattraper d'éventuels oublis, mais la TA71 n'a pas eu de livraison à R3 et nous, la TA72, ni à R3, ni à R4. Je pense qu'il vaut mieux ne pas compter sur les envois et bien soigner ses malles, ça met la pression, mais au moins il n'y aura pas de déception...


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  • (♫ Cargo de nuit ♪ d'Axel Bauer…)

    Les entrailles de la bêteUn des points névralgiques de la base antarctique, c'est la centrale :  elle produit chaleur, électricité et eau, grâce à des moteurs diesel qui tournent sans cesse pour répondre à la demande en fluides. Gaëtan et Vianney, respectivement Chef et second centrale veillent sur la santé de ce cœur battant, et sur les alarmes qui peuvent se déclencher à tout moment : incendie, défaut électrique, la station de pompage de l'eau de mer (SPEM) qui peut se désamorcer,  défaut de température des frigos, problème de circulation de l'eau, etc... Et comme cette surveillance doit se faire en permanence, et que nos indispensables « centraliens » ne peuvent pas veiller jour et nuit, l'équipe des huit techniques tournent à tour de rôle pour se mettre au chevet de cette mécanique complexe : c'est le quart. Quart de jour de 6h30 à 8h00 et 17h30 à 20h (sauf le dimanche, c'est punition 6h30 - 20h00) et quart de nuit de 20h à 6h30. Exceptionnellement, les non-techniques peuvent prendre un quart de nuit, et c'est mon cas pour faire un remplacement inopiné, JP prenant la première partie du quart, et moi la seconde, de 2h à 6h30. Me voici donc assis devant un tableau de voyants lumineux, le ronronnement du 6 cylindres en ligne filtré par deux portes. Toutes les deux heures, je mettrai mon casque antibruit, relever les chiffres de consommation, écouter le moteur, enfin bref, vérifier si tout va bien. Et si une alarme se déclenche, je tirerai de son sommeil le plombier, l'électricien, le chef centrale, le second centrale, selon le type d'alarme...


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