•  (♫ Générique des "animaux du monde" ♪ Série diffusée à la télévision entre 1977 et 1990…)

    Ceci n'est pas un photomontageL’été est une saison propice pour la mise à l’eau des juvéniles humains antarctiques. Dès que le vent se calme et avant que les nuages ne reviennent, ils se déplacent en colonne serrée depuis leur habitat naturel, la base vie de DDU, pour atteindre le « Maïono » qui va servir de cadre à leur première plongée avec l’accord (et la participation !), de notre Dista qui préfère encadrer la pratique plutôt qu’elle ne se fasse sauvagement. Sous l’œil attentif de Céline et Thomas, nos médecins, et des ornithos qui savent repérer la venue du Léopard de Mer, ils quittent leur pelage antarctique et plongent en s’encourageant mutuellement avec des affirmations issues de la méthode Coué comme : « elle est même pas froide ! ». Des figures de plongeon montrent la maîtrise plus ou moins avancée de l’art natatoire, et on a même vu deux jeunes naïades s’essayer la natation synchronisée. Les plus fou-fous d’entre eux, osent y retourner deux voire trois fois. Après une heure d’exercice, et un peu de vin de chaud, ils s’en retournent, à nouveau couvert, vers la base, tout heureux d’avoir réussi ce rite de passage.


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  • La position normale de la sonde est en bas…Le vent est un élément qui se déchaîne souvent à DDU. 1 jour sur 3, en moyenne, les rafales de vent dépassent les 100 km/h. Régulièrement le vent moyen dépasse les 50kt (93 km/h de vent moyen), et donc les rafales associées dépassent les 120/130 km/h. Ce seuil de vent moyen définit la notion de tempête, qui sont, depuis 2016, nommées du prénom d’un des hivernants tiré au sort. Et c’est donc Céline, notre médecin, qui a donné le nom à cette première tempête dont la rafale maximale a atteint les 160 km/h. Autant dire que le lâcher de ballon du matin (fait par Zoé, notre boulangère), fut particulièrement sportif, malgré le brise-vent installé à côté de l’abri de radiosondage.

     

     

     

    Les prémisses de la tempête Céline


    La veille au soir, le vent s’est un peu retiré vers le continent, offrant un spectacle saisissant : la neige de l’Antarctique, arrachée par le vent, vient stopper net au milieu du bras de mer entre le continent et l’île des Pétrels sur laquelle nous sommes. L’état de la mer est, lui aussi, à couper au couteau, entre la partie ventée et la partie déventée…


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  •  (♫ Les chariots de feu de Vangelis)

    De gauche à droite, Yann, Mickito, Bertrand, Laura, votre serviteur et Adrien (Photo : Yann Niort)L'Astrolabe est à quai sur la piste du Lion, jeudi 9 décembre. La banquise, encore assez solide - mais pour combien de temps encore - relie la piste du Lion à l'île des Pétrels, ma maison de pendant un an... Je peux me rendre à pied sec à la base où je suis accueilli par Yann de la TA71, un ancien collègue météo de Tarbes. Ça me fait plaisir de trouver un visage connu, un point d'ancrage parmi les nombreux campagnards d'été et hivernants passés et futurs. Les partants ont le regard un peu dans le vide, peut-être le même que j'aurai dans un an.
    Puis c'est parti pour la passation, qui doit se faire en un temps réduit, avant le retour de l'Astrolabe, parti à la baie du Commonwealth, à 100 km d'ici, environ. Il a pour mission de déposer des Australiens qui rénovent la base historique de Mawson's Huts. Durant cette passation, il y a une masse importante d'informations et de particularismes à assimiler. On a aussi profité du dernier lâcher de ballon ozone de l'année pour faire la traditionnelle photo de passation de TA (mission de Terre Adélie).


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  •  (♫ Le Paradis Blanc de Michel Berger)

    Un été en AntarctiqueLa plus belle journée du voyage, qui fut pourtant fabuleux jusqu'à présent... Après avoir descendu des 40è vraiment rugissants, et des 50è qui ont certes un peu moins hurlé, égrainés par le passage des albatros, nous voici à l'approche du pack, paquet de morceaux de glace compacts que le brise-glace écarte avec un bruit de métal caractéristique. Déjà debout sur le pont à 4h20, je saute partout avec les quelques courageux qui se sont retrouvés sur le pont à cette heure précoce pour regarder ce spectacle qu'une lumière surnaturelle éclaire. Plus tard, vers la fin d'après-midi, des Icebergs jalonnent notre route. Coincés par les fonds marins finalement peu profonds, ils restent là des années, fondant lentement sur place. Ils offrent des vues époustouflantes et variées. Vers 19h, une ligne bleue apparaît au loin puis grandit peu à peu : c'est le continent.

     

    Le radeau du Manchot


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  •  (♫ Rame d'Alain Souchon ♪)

    Mer forte à très forteAprès quinze jours d’isolement, enfin un peu de mouvement. Un bus, venu nous chercher de notre prison, nous pose devant le port. Après un embarquement rapide (on apprendra plus tard que le commandant est toujours pressé…) nous voici partis pour faire quelques ronds dans l’eau de la baie de Hobart pour y passer la nuit à l’abri. Il faut dire qu’une tempête passe au large. Aujourd’hui, nous sommes repartis, et après deux heures de navigation protégés de la houle d’ouest, les sacs à vomi se déplient et je fais partie des rares à manger à midi à la cantine du bateau. En montant à la passerelle (où on trouve, pour piloter le navire, un ridicule joystick, beaucoup moins classe que la barre d'Albator...), on peut profiter d'un spectacle dantesque de vagues de 5 à 6 mètres, se mettant en travers de l'Astrolabe, qui culbute comme un bouchon de champagne. Mieux que les attractions de Walibi.

     


    Le soir, une éclipse partielle de soleil vient égayer la encore longue route vers le cercle polaire antarctique.

     

    Elle était totale de l'autre côté de l'Antarctique


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