•  (♫ Générique de la chasse au trésor ♪ avec le regretté Philippe de Dieuleveult)

    Une rafale de vent et Jean-Gab se coince un doigt...Pour effectuer nos lancers de ballon de radiosondage, nous avons besoin d'un gaz plus léger que l'air. Deux gaz sont candidats : l'hydrogène et l'hélium. Le premier a été utilisé longtemps car il est moins cher et plus facile à produire : soit par électrolyse, soit par mélange de deux réactifs dans une bouteille prévue à cet effet. Dans les années 1990, quand j'ai commencé à travailler à Météo-France, l'hydrogène avait été abandonné car trop dangereux : c'est un gaz qui explose facilement. Depuis l'automatisation des sondages, l'hydrogène est revenu sur le devant de la scène, d'abord parce qu'il n'y a plus d'opérateur près de l'autosonde qui se débrouille à gonfler le ballon tout seul, mais aussi parce que l'hélium est un gaz convoité et cher. Dumont d'Urville reste une double exception à ce titre, car le sondage est resté manuel, pour mon plus grand plaisir, et que, conséquemment, le gaz utilisé pour gonfler les ballons, c'est de l'hélium. Une fois dans l'année, aujourd'hui, donc, Michel, notre pilote d'hélicoptère, aidé de Jean-Gab au sol, retire les racks vides qui seront stockés sur la piste du Lion, et les remplace par des racks pleins, préalablement amenés par l'Astrolabe. Sachant qu'un rack fait 2 mois de radiosondage, on est paré pour l'année entière !


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  • Plongée dans une eau à température négative...En parallèle avec l'équipe du SHOM qui a sondé les fonds marins, une équipe du CNRS a profité de la rotation de R2 pour récupérer l'ancien marégraphe de Dumont d'Urville et en faire poser deux, un avec une acquisition des données en temps réel, l'autre en temps différé. Un marégraphe est une boite, bien étanche car immergée en dessous de la plus basse marée possible, et qui mesure la pression de l'eau. Cette pression de l'eau, corrigée de la pression atmosphérique, permet de récupérer la hauteur de la mer qui varie en fonction des marées. Le signal mesuré, débarrassé de toutes les fluctuations naturelles, permet de retrouver une éventuelle montée des eaux et ainsi suivre les effets du changement climatique sur le niveau des mers. Celle-ci est due aussi bien à la dilatation des eaux par la température qui monte, qu'à la masse d'eau douce déversée dans l'Océan par les glaciers. Les données de l'ancien marégraphe sont reparties ce matin avec les chercheurs et l'Astrolabe pour analyse...

     


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  • À la pêche !Le SHOM (Service Hydrographique et Océanographique de la Marine) n'était pas revenu à DDU depuis plus de vingt ans, les voici de retour pour une campagne de sondage des fonds marins. Avec la technologie des sondeurs qui a progressé (512 canaux au lieu de 1 ou 2...) et le perfectionnement du GNSS (Système de positionnement par satellites), ils sont capables de numériser les fonds marins avec une excellente précision. Une petite "barcasse" est équipée à l'arrière d'une perche qui plonge à un mètre de profondeur, avec le sondeur au bout, et de l'autre côté (sur le haut de la perche, donc...), deux récepteurs GNSS permettent de positionner le bateau en latitude et en longitude + le cap. Le bateau n'a plus qu'à se promener pour faire une "fauchée" d'une largeur trois fois supérieure à la profondeur sondée. Avec le glacier de l'Astrolabe qui a vêlé en octobre et a donc laissé des possibilités de circulation entre les icebergs, la moisson s'annonce fructueuse. Elle permettra à l'Astrolabe de trouver des alternatives à sa route d'approche dans le cas où l'Anse du Lion serait congestionnée par des bergs. À noter que "le Pré", le morceau de banquise à l'arrière de la piste du Lion, est bientôt complétement libre de glace, pour la première fois depuis plusieurs années, d'après les anciens, et pourrait être hydrographié à cette occasion.

    Récepteur GNSS (en haut de l'image...)

     


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  • Manchots se dirigeant vers la Croix PrudhommeIl y a 64 ans, jour pour jour, disparaissait André Prudhomme, météo de l'hivernage 1958/1959 (TA08). Parti pour faire des relevés près de l'Océan Austral, il ne revient pas et, malgré d'importantes recherches, on a pas retrouvé son corps. Une croix, que mes camarades météo ont été visiter il y a quelques jours, rappelle cet épisode tragique. Son accès, bien qu'elle soit sur l'île des Pétrels, est délicat en période de fonte.

    À noter, qu'en face de DDU, sur le continent, se trouve la base Prudhomme. Elle est le point de départ du RAID, qui relie par une route de glace, Dumont d'Urville à la station de Concordia, 1200 km plus à l'intérieur du continent.


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  •  (♫ Guerre, guerre, vente, vent ♪ de Tri Yann)

    L'Astrolabe, toujours un temps d'avance...Les rotations de l'Astrolabe entre la Tasmanie et l'Antarctique sont nommées chronologiquement de R0 à R4, et sont précédées par un "R0-avion" qui permet aux passagers qui doivent arriver le plus tôt possible (comme May-Li et Jimmy, les ornithos) et d'être opérationnels dès novembre. Aujourd'hui, c'est au tour de la rotation R2 de venir se positionner dans l'Anse du Lion, avec pas mal d'avance sur le calendrier prévu, car le pack est "inexistant" m'a dit le pilote des glaces du navire, et les conditions de houle plus clémente que lors de notre voyage (R1, donc...). L'Astrolabe devrait remonter vers Hobart dans une dizaine de jours, le temps de récupérer les Australiens de R1 laissés à Mawson's Hut, et de faire des missions de cartographie marine. J'accueille d'ailleurs dans ma chambre un marin du SHOM, le Service hydrographique et océanographique de la Marine, le temps de R2.


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