• (♫ No time for caution ♪ de la bande originale de Interstellar...)

    Photo de Robert Guillard, prise en 1967.Tout en bas de l'île des Pétrels se trouve le « Hall fusée » duquel sort quelques dizaines de mètres de voie ferrée. C'est tout ce qui reste d'une campagne de tir de fusées qui a eu lieu en janvier 1967. Quatre fusées Dragon ont été lancées depuis l'île pour aller étudier l'ionosphère, une couche atmosphérique bien au-dessus de celle qui intéresse les météorologistes. Et pour cause, elles ont dépassées toutes les quatre l'altitude de 300 km. À noter que trois fusées du même type ont été tirées depuis Kerguelen, et dix depuis le Centre d'Essai des Landes à Biscarrosse.

    Avec la mise en orbite de satellites à partir des années 1970, le besoin de fusées ionosphériques est devenu moins évident. Le hall fusée sert désormais de lieu de stockage. Une colonie d'Adélie s'est installée a proximité.

    Note : j'ai retrouvé un film à la cinémathèque de Bretagne qui retrace cette aventure. 

     

     Attention au passage d'un train

     (Merci à l'Institut Polaire pour la photo du tir. Elle a été prise par Robert Guillard, des expéditions polaires françaises, et vous pouvez la retrouver ainsi que d'autres photos de cette aventure sur le fond Antarctique de "Archipoles", les archives polaires françaises : http://www.archives-polaires.fr/viewer/12757/)

     


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  • (♫ Sirius ♪ de The Alan Parsons Project) 

    La cabane Maret, premier lieu d'implantation sur l'île des Pétrels

    JP, notre DISTA, nous a confié un vieux fascicule de 1955, qui reprend les relevés météo du 18 février 1952 au 30 décembre 1952. Outre l'intérêt météo évident de ce document, son avant-propos est particulièrement intéressant, car elle retrace le début des relevés de la station météo, que nous poursuivons Bertrand, Adrien et moi-même. En voici un large extrait :

    « Les Expéditions Polaires Françaises, créées en 1947 par M. Paul-Emile Victor, ont depuis cette date et sous sa responsabilité, organisé des expéditions de recherche scientifique dans l'Arctique, le Groenland, et dans l'Antarctique, en Terre Adélie. [...]

    [Après] une première campagne préparatoire d'été (1948-1949), [...] la première expédition, en Terre-Adélie, fut commandée par M. André Franck Liotard et, après avoir installé la base de Port-Martin par 66°49'S - 141°24'E, y passa l'année 1950. La seconde expédition fut commandée par le Lieutenant de Vaisseau Michel Barré  et y passa à son tour l'année 1951 au même emplacement. Elle fut suivie par une troisième expédition, commandé par M. Mario Marret, qui hiverna de 1952 à 1953 à la base de Pointe Géologie, par 66°40'S - 140°01'E.

    Les membres de la Troisième expédition étaient les suivants : Mario Marret, chef d'expédition, chargé de la documentation photo-cinéma et des enregistrements sonores, Roger-George Dovers, Géodésien, topographe, représentant des expéditions polaires australiennes (Australian National Antarctic Research Expedition), Jackie Duhammel, chargé des constructions, Georges Lépineux, radiotélégraphiste, météorologiste, Jean Prévot, ornithologiste, Jean Rivolier, médecin-chirurgien, chargé étude en biologie, Roger Vincent, mécanicien.

    L'expédition fut transportée en Terre Adélie par le navire norvégien "Tottan" affrété par les expéditions polaires françaises et commandé par le Capitaine Engebretsen.

    Elle atteignit le 14 janvier 1952 Port Martin où débarqua un premier groupe sous la direction de René Garcia, puis le 17 janvier l'Archipel de Pointe-Géologie, où s'installa dans l'île des Pétrels, le groupe de Mario Marre, chargé d'étudier la colonie de Manchots Empereurs découverte par la première expédition en novembre 1950. 

    Après l'incendie qui, le 23 janvier 1952 (*), détruisit le bâtiment principal de Port-Martin(**), la plus grande partie du groupe Garcia, quitta la Terre Adélie sur le "Tottan" avec la deuxième Expédition relevée. Le groupe Marret, porté aux 7 hommes nommés plus haut, décida de rester seul à Pointe-Géologie.

    À l’origine, dans le programme prévue pour la Troisième Expédition, la base de Pointe Géologie était une station annexe, destinée essentiellement aux études de biologie animale précisées plus haut, et à des observations complémentaires portant notamment sur la climatologie. La base principale restait Port-Martin, où devaient se poursuivre les travaux entrepris par les deux précédentes expéditions, notamment les observations météorologiques. Les dotations des deux bases, en personnel et en matériel, avaient été établie en conséquence.

    Après l'incendie de Port-Martin et son abandon, la Base de Pointe-Géologie, prit à sa charge une partie du programme de Port-Martin, elle devint notamment la station météorologique de Terre Adélie. Mais pour remplir cette mission, elle avait besoin de personnel et de matériel supplémentaires.

    La responsabilité des observations météorologiques fut alors confiée à Georges Lépineux, ancien météorologiste de l'observatoire du Pic-du-Midi de Bigorre, qui, prévu initialement comme radio de Port-Martin, accepta de renforcer le groupe de Pointe-Géologie. Il faut aidé dans cette tâche supplémentaire par Robert Dovers, représentant du gouvernement australien auprès de l'Expédition.

    Quant au matériel nécessaire en supplément, une partie fut réalisée sur place (abri météorologique, girouette); une autre partie (instruments) fut récupérée à Port-Martin dès que la glace de mer autorisa un raid d'hiver (***). Enfin, les locaux, furent agrandis, à l'aide de matériaux de fortune, ce qui permis de loger le renfort de personnel et de faire face aux nouvelles tâches.

    Malgré de nombreuses difficultés, dues notamment à ces improvisations, l’exploitation de la station fut assurée de manière satisfaisante, jusqu'au 31 décembre 1952. Toutefois, les observations n'ont pu être transmises au cours de l'année.

    L'expédition fut rembarquée à la fin de son hivernage le 14 janvier 1953 sur le "Tottan", commandé par le Capitaine Andersen. »

    ---------

    (*) Note: soit 9 jours après leur arrivée.

    (**) Météo-France a des relevés à Port-Martin du 14 février 1950 au 20 janvier 1952

    (***) 60 km, aller simple !


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  • Manchots se dirigeant vers la Croix PrudhommeIl y a 64 ans, jour pour jour, disparaissait André Prudhomme, météo de l'hivernage 1958/1959 (TA08). Parti pour faire des relevés près de l'Océan Austral, il ne revient pas et, malgré d'importantes recherches, on a pas retrouvé son corps. Une croix, que mes camarades météo ont été visiter il y a quelques jours, rappelle cet épisode tragique. Son accès, bien qu'elle soit sur l'île des Pétrels, est délicat en période de fonte.

    À noter, qu'en face de DDU, sur le continent, se trouve la base Prudhomme. Elle est le point de départ du RAID, qui relie par une route de glace, Dumont d'Urville à la station de Concordia, 1200 km plus à l'intérieur du continent.


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