• (♫ Au 31 du mois d'août ♪ chanson traditionnelle de marins)

    Le Rocher du Débarquement inondé de lumière (photo Dr Céline Dupin)Le blog de JP et celui d'Adrien s'en sont faits l'écho : le 27, nous avons pu aller au Rocher du débarquement à pied (en ski pour ma part...), grâce à une banquise solide et un météo douce. C'est sur ce rocher que le découvreur de la Terre Adélie, Jules Dumont d'Urville, a posé le pied il y a bientôt deux cent ans. Une sortie historique et physique car l'aller-retour fait pas loin de 15 km dans une neige non stabilisée.

    Un des incontournables de DDU que j'ai eu donc eu la chance de pouvoir faire et que je vais essayer de retenter dès que l'occasion se présentera...

     


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  • (♫ Radioactivity ♪ de Kraftwerk)

    Point de repère de l'archipelL'ionosphère est une couche atmosphérique encore plus haute que la troposphère (la couche qui intéresse les météos) et la stratosphère. Située à une altitude comprise encore 60 et 1000km, elle est appelée ainsi car les gaz qui la constituent sont (partiellement) ionisés, c'est à dire qu'ils ont perdu un électron à cause du rayonnement ultraviolet du vent solaire. Cette couche a la particularité de réfléchir les ondes radios et a eu une importance stratégique jusque dans les années 90 pour les militaires mais aussi pour les émissions de la radio en « Grandes Ondes » comme on disait à l'époque, et pour les signaux de radionavigation comme le système Oméga utilisé avant le GPS pour les radiosondages météo.

    On comprend mieux pourquoi l’ionosphère a été  étudiée dès le retour des missions polaires à DDU en 1956, à l'aide d'antennes, d'abord de dimension modeste. Puis, en 1966, on procède à la construction d'un sondeur ionosphérique à incidence verticale : c'est une antenne de plus de 60 mètres de haut, qui sera mis en service l'année suivante. Le sondeur envoie des signaux qui sont réfléchis par la couche ionosphérique étudiée, puis le signal retour est récupéré, et visualisé à l'aide d'un oscilloscope. On balaye ensuite les fréquences, comme si on cherchait une station radio, et on détermine la fréquence au dessus de laquelle la couche ionosphérique ne réfléchit plus les ondes radio : on dit qu'elle devient transparente. La structure de l'ionosphère fait que ces fréquences de réflexion et de transparences changent en fonction du moment de la journée, et du passage d'aurores australes.

    Je n'ai pas réussi à trouver la date d'arrêt des sondages ionosphériques ; a priori fin des années 80, on en faisait encore. Depuis le « maïono » sert de relais radio pour la base, grâce à son point de vue culminant, mais il devrait être démantelée prochainement, car des oiseaux se blessent ou se tuent sur les haubans.


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  •  (♫ In The Bleak Midwinter ♪ chanson traditionnelle anglaise interprétée par Annie Lennox)

    Les moustachus (photo Dr Céline Dupin)La Midwinter (littéralement mi-hiver) est un événement majeur de la vie sur base antarctique (et subantarctique). Elle est fêtée le jour du solstice d'hiver austral (et donc du solstice d'été boréal : le 21 juin cette année) pour fêter, à la manière de Noël, le retour de jours plus longs. Il faut dire qu'actuellement, le soleil, quand on le voit, brille moins de deux heures par jour. Cette tradition remonte aux expéditions polaires antarctiques du début du siècle dernier, avec comme premières traces, celles de Scott en 1902. Scott fut le concurrent malheureux de Amundsen, vainqueur du pôle sud en 1911.

    Pour nous, la Mid-Winter dure une semaine, précédée de la campagne électorale pour l'élection du OnzeTa le 19 juin.  C'est Loïc, notre mécanicien, qui a été élu. Puis, sous la houlette de l'équipe du OnzeTa et du comité des fêtes, se déroulent tout un tas d'activités dont une igloo-fest qui donnait au hall fusée un petit air de village de Noël et qui a été le cadre de photo de MidWinter, photo que l'on a envoyée à toutes les bases antarctiques, comme c'est la tradition. On nous propose aussi, pendant toute la semaine, un concours d'échecs, de mölkky, de ping-pong, de baby foot etc... Camille, Céline, Lucie et Zoé, forment le jury pour l'élection de la plus belle moustache de la TA, concours remporté par Jimmy. Céline et Zoé, nous ont aussi concocté un blind-test, musical et un jeu « secret story » tout à fait cocasse... On a eu aussi droit à la projection du film The Thing, un classique du film d'horreur qui se passe sur une base antarctique.

    Bref, une semaine pour être bien ensemble, histoire de faire le plein d'histoires et nous redonner du pep's pour la deuxième partie de l'hivernage.


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  •  (♫ La chevauchée des Walkyries de Wagner ♪ Walkyries qui n'ont pas leur place en Antarctique – au moins jusqu'en 2048…)

    Hum, le bon gâteau au sucre glace...En cette semaine de campagne électorale aussi bien en France qu'à DDU (où l'élection du Onze-TA est un événement majeur de l'hivernage...), parlons un peu politique et essayons de répondre à la question : « à qui appartient l'Antarctique ? ». La réponse est assez simple : pour l'instant à personne… Mais sept pays (Chili, Argentine, Royaume-Uni, Australie, Nouvelle-Zélande, Norvège et la France) avaient souhaité revendiquer une part du contient blanc. À noter que ni les États-Unis, ni l'URSS n'avaient émis de revendication (et ne reconnaissent les revendications des autres pays).

    C'est le traité sur l'Antarctique de 1959 qui fait de ce continent une terre de terre de paix dédiée à la recherche scientifique. Ce traité est pour l'instant valable jusqu'en 2048 (c'est à dire demain…). Les états signataires ne renoncent cependant pas à leur revendication. La France par exemple, garde un œil sur la tranche comprise entre le 136 et le 142è degré de longitude Est : c'est la Terre-Adélie, au bord de laquelle est posée la base scientifique de Dumont d'Urville.

    Voici une vidéo de la chaîne Arte donne plus de précisions à cette question cruciale…

     

    Crédit : Wikimédia commons


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  • (♫ 99 Luftballon ♪ de Nena. Nos ballons ne vont pas causer de guerre comme dans la chanson...)

    Le 23080è lâcher depuis 1956Si c'est Teisserenc de Bort qui fut le premier à utiliser des ballons pour sonder l'atmosphère dans sa dimension verticale en 1898, il faut attendre un peu plus de trente ans pour que Pierre Idrac et Robert Bureau mettent au point une sonde qui puisse transmettre ses données par ondes radio. On n'était donc plus obligé de retrouver l'endroit de la chute du ballon pour récupérer les données. Si des radiosondages (RS) ont été réalisés à Port-Martin en 1950 et 1951, aucun radiosondage n'a pu être fait, faute de personnel lors de l'hivernage de 1952 à Pointe-Géologie. Mais des ballons pilotes, qui mesuraient le vent en altitude, ont été lancés. Il fallut la fin des années 1950 pour que les RS reprennent en Terre Adélie.

    Si les paramètres Pression, Température et hUmidité sont transmis par la radio, le vent, lui est déduit du déplacement du ballon. Pour cela, on utilisait un radiothéodolite, qui envoyait un signal vers un réflecteur placé entre le ballon et la sonde, et qui après réflexion et calcul de radiogoniométrie, permettait de déduire la position du ballon. Un opérateur, le radiosondeur, devait donc orienter le radiothéodolite constamment vers la sonde, en pédalant pour le faire tourner. C'était un emploi à plein temps, rendant obligatoire la présence d'un quatrième météo.

    À partir du début des années 1990, on a commencé à utiliser un système de radiopostionnement appelé Oméga. La radiosonde capte le signal d'antennes émettrices qui envoient des ondes dont on connait l'heure d'émission. La sonde compare l'heure d'émission de l'onde et celle de son heure propre et en déduit sa distance avec l'antenne. Trois émetteurs sont nécessaires pour déterminer sans ambiguïté sa position (c'est la triangulation). Le système Oméga était malgré tout sensible aux aurores polaires. À noter que les huit antennes d'émission des trains d'ondes Oméga étaient gigantesques : celle de la Réunion culminant à 427m, était la plus haute construction humaine de France, avant sa démolition en 1999. Depuis 1998, le GPS remplace le système Oméga dans les radiosondes.


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